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Difficile d'imaginer Robson interpréter Jésus Christ, mais pourtant il l'a fait !
 
Il est le premier à ironiser sur le choix qui s'est porté sur lui pour incarner ce rôle et s'amuse à raconter sa mésaventure quand il est tombé de la croix en pleine scène de la Crucifixion (heureusement indemne)...
EN ANGLETERRE
 
Quatre ensembles complets ou presque de pièces religieuses, parfois appelés cycles, sont parvenus jusqu'à nous. Le plus complet est le " cycle de York ", composé de quarante-huit tableaux.
 
Les autres étant : le " manuscrit de Towneley " de trente-deux tableaux ; le " cycle de Hegge " ou Jeu de Coventry ; le " cycle de Chester " de vingt-quatre tableaux.
 
Ces œuvres dramatiques sont très différentes. La plupart comportent des épisodes populaires tels que la Chute de Lucifer, la Création et la Chute d'Adam, Caïn et Abel, Noé et son arche, le Sacrifice d'Isaac, la Nativité, la Résurrection de Lazare, la Passion et la Résurrection. D'autres tableaux représentent la vie de Moïse, la procession des prophètes, le Baptême du Christ, la tentation du Christ au désert, l’Assomption et le Couronnement de la Vierge.
 
Un des tableaux les plus célèbres est celui de la descente du Christ aux enfers, qui se fonde sur l'évangile apocryphe de Pilate et que l'on retrouve dans le cycle de York.
 
Certains cycles ont été financés par les guildes médiévales qui venaient de se former. Les merciers de la ville d'York, notamment, financèrent le tableau du Jugement dernier. Mais les guildes d'artisans ne sont pas à l’origine de tous les spectacles sacrés.
 
La Réforme anglaise la censure protestante achèvent le déclin du théâtre religieux. En 1542, Edmund Bonner, évêque de Londres, interdit la représentation des Mystères dans la ville. Mais l'influence de ce théâtre se fait encore sentir dans le théâtre anglais jusqu'à l'époque élisabéthaine.
SIGNIFICATION DU "MYSTÈRE" AU THÉÂTRE
HISTOIRE DES "YORK MYSTERY PLAYS"
LA REPRISE MODERNE DE 1992
 LA DISTRIBUTION DE 1992
ROBSON GREEN DANS LE RÔLE DE JÉSUS CHRIST
York MuseumYork Theatre Royal
Robson photographié à York le 10 Mars 1992 et une scène du spectacle au Théâtre Royal la même année :
Commentaires de quelques critiques de théâtre suite à la prestation de Robson au Royal Theatre (extraits à lire : ICI) :
 
Robin Thonber, Guardian, 16 Juin 1992, fait la remarque 'Robson Green nous donne un Fils de Dieu incarné très humain qui a peur de souffrir'.
 
Kevin Berry, 'Full House,' The Times Educational Supplement,19 Juin 1992, est impressionné par Robson Green qui incarne 'un Jésus intense et vulnérable'.
 
'Mystery Man Robson Gets a Modern Look', 'Northern Echo', 15 Juin 1992, décrit Robson comme ayant 'une autorité et une présence qui, avec naturel - et avec justesse - le distinguent du reste de la troupe'.
Les Mystery Plays étaient une grande tradition médiévale dans la ville de York, à la fois une grande fête et un moyen d'apporter des messages religieux aux habitants dans les rues. Les pièces étaient jouées le jour de Corpus Christi, la fête religieuse catholique et anglicane célébrée le jeudi après la Trinité (Fête-Dieu) c'est-à-dire soixante jours après Pâques entre le 23 Mai et le 24 Juin. D'où l'appellation exacte de York Corpus Christi Plays.
 
Les cycles de York se sont succédés à partir du milieu du XIVe siècle jusqu'en 1569, et sont l'un des quatre uniques cycles anglais presque complets des Mystères médiévaux qui ont survécu aujourd'hui. Il n'existe aucune trace des premières représentations à York, mais la première date enregistrée est la célébration de Corpus Christi en 1376.
 
Lors de cette journée, le cycle commençait dès 4h30 du matin et comprenait au moins 48 spectacles (antérieurement répertoriés jusqu'à 56). Les défilés et les parades de rue, présentés à l'origine sur des chariots et des charrettes décorés pour l'occasion, s'arrêtaiennt à chacun des douze emplacements désignés par les bannières de la ville - en partant de Micklegate, Ouse Bridge, Coney Street, jusqu'à Stonegate pour se terminer à St Helen’s Square. Quelques échafaudages étaient construits pour les spectateurs les plus riches.
 
Les York Mystery Corpus Christi Plays sont un magnifique exemple du théâtre médiéval écrit dans la langue colorée du Yorkshire médiéval.
 
Les 48 mystères ou reconstitutions historiques (pageants en anglais) racontaient  les grands moments de l'histoire du monde d'après le Vieux et le Nouveau Testament, du mystère de la Création jusqu'au Jugement Dernier. Le cycle utilisait de nombreuses tournures différentes de vers d'une grande qualité d'écriture, des versets courts et en rime, avec un rythme régulier et des allitérations fréquentes.
 
La paternité de toutes les pièces est inconnue, mais l'analyse de leur style permet de reconnaître les changements d'auteurs. Un groupe de pièces de théâtre, relatives à la Passion, a été attribué à un écrivain "The York Realist". L'édile de York, Roger Burton fut le premier à répertorier les Mystery Plays en 1415 en mentionnant 51 pièces, mais une liste autour des années 1430-40, en comptait 48.
 
Le premier texte écrit  est mentionné dans d'autres documents et il est connu que les pièces furent jouées dans leur ensemble en 1376, bien qu'il existe des références antérieures à cette date. Un manuscrit des pièces de York datant probablement entre 1463 et 1477, est présenté à la British Library.
 
Les pièces étaient organisées, financées et jouées par les corporations de métiers, les York Craft Guilds - souvent appelées ''mysteries' au Moyen-Age. "Mystery" étant un jeu de mots qui représente à la fois une vérité religieuse, ou rite, et qui, en moyen anglais médiéval, signifie commerce ou artisanat.
 
Traditionnellement, chaque guilde devait jouer une pièce, souvent celle qui était la plus adaptée à ses membres. Les charpentiers présentaient la construction de l'Arche de Noé ; les barbiers, le baptême de Jésus ; les vignerons, les Noces de Cana ; les boulangers, la Cène. Des collaborations plus morbides réunissaient les brodeurs et les peintres pour la Crucifixion ou les bouchers qui se chargeaient de la mort de Jésus sur la Croix.
 
Le but des Mystery Plays était principalement de glorifier Dieu, mais c'était aussi un grand jour où les guildes rivalisaient entre elles pour produire la meilleure pièce, allant parfois jusqu'à des confrontations physiques entre corporations.
 
Les York Mystery Plays ont continué pendant une courte période après la Réforme, qui a abolie en 1548, la fête de Corpus Christi en Angleterre. Les pièces s'accoutumèrent un temps avec  la nouvelle orthodoxie religieuse, en coupant les scènes honorant la Vierge, puis ont finalement été supprimées en 1569.
 
En 1909, les York Historic Pageant présentaient un défilé des bannières des guildes dans les rues, accompagné d'une sélection de six pièces.
 
La tradition a été relancée à une plus grande échelle en 1951. Le cycle a été joué pour 26 000 personnes dans les ruines de l'abbaye Sainte-Marie dans les Jardins du Musée à l'occasion du York Festival of the Arts. Dans un souci de lisibilité, le texte a été abrégé et modernisé, une modernisation du texte complet a ensuite été effectuée. Jésus était joué par l'acteur Joseph O'Connor et les autres rôles par des amateurs.
 
Ce fut un énorme succès et les pièces de théâtre ont continué sur ce même site tous les trois ans, puis tous les quatre ans, jusqu'en 1988. Habituellement, il s'agissait d'un metteur en scène professionnel et d'un acteur professionnel dans le rôle de Jésus, le reste de la distribution étant composée d'amateurs locaux, même si certains d'eux tels que Judi Dench et Robson Green, sont devenus plus tard des acteurs célèbres.
 
Les pièces  se sont ensuite déplacées à l'intérieur de la ville de York, la première fois au Theatre Royal en 1992 puis 1996, et au York Minster à l'occasion du York Millennium Mystery Plays en 2000.
 
 
 
 
LE THÉÂTRE ROYAL
 
Créé en 1744, le Theatre Royal est situé Place Saint-Léonard  dans la ville de York au nord de l'Angleterre.
Le théâtre met un grand nombre de ses propres productions en scène. L'une de ses plus fameuses activité est le mime.
En outre, la scène principale et le studio sont régulièrement utilisés par des compagnies d'amateurs locales.
 
Le York Theatre Royal est l'un des coproducteurs du cycle historique des York Mystery Plays, qui depuis Août 2012 est mis en scène dans les Jardins du York Museum.
AU MOYEN ÂGE
 
Le terme Mystère, initialement orthographié mistère (du latin médiéval misterium signifiant cérémonie), est un genre théâtral apparu au XVème siècle. Il se composait d'une succession de tableaux animés et dialogués écrits pour un public très large, mettant en œuvre des histoires et des légendes dont l'imagination et la croyance populaire s'étaient nourries. Le surnaturel et le réalisme (philosophie) s'y côtoyaient. La Passion du Christ était un de ses sujets traditionnels.
 
Le théâtre renaît en Europe occidentale vers le Xème siècle lorsque la liturgie pascale est agrémentée dans certaines églises de passages dramatiques.  Ces noyaux dramatiques sont développés et ces premiers textes dramatiques en latin étaient chantés. Pâques et Noël restent les deux moments de l'année liturgique les plus féconds pour le développement du théâtre religieux.
 
Au Moyen Âge, on passe du chœur des églises au parvis puis à la rue. Ces jeux dramatiques prennent une grande ampleur et il existe des spectacles désormais indépendants des cérémonies religieuses.
 
L'Église offre à la population des fêtes-spectacles de plusieurs jours destinées à faire vivre l'Histoire Sainte devant un public illettré. En Angleterre, certains spectacles sont pris en charge par les corporations d'artisans.
 
Aux Miracles (vies des Saints) qui sont donnés dans les lieux spécialement dédiés, succèdent les " Mistères " dont l'action se déroule entre la gueule de l'enfer et la mansion figurant le paradis.
 
En Angleterre, les tableaux vivants (pageants) peuvent être représentés sur des estrades ambulantes, portées ou véhiculées à travers la ville, une partie de l'action pouvait aussi être jouée dans la rue devant les tréteaux qui servaient de décor.
 
Les Mystères pouvaient être très longs : 30 000, 40 000 voire 60 000 vers. Les personnages étaient au nombre de 100, 200, 500, sans compter les figurants, et une semaine s'écoulait souvent entre les deux parties du même spectacle, qui se tenait le plus souvent dans l'après-midi du dimanche. Les comédiens bénévoles se regroupaient en confréries d'amateurs. Dans telle famille d'artisans, on tenait, de père en fils, le rôle du Christ (ou de Judas) dans le Mistère de la passion.
 
On divise les Mystères en trois cycles :
Les Mystères sacrés : sujets bibliques, tirés de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Les Mystères religieux : tirés de la vie des Saints, miracles qui ont pris la forme du mystère.
Les Mystères profanes : qui puisent leur sujet dans l'Histoire.
Le cycle des pièces a continué en extérieur tous les trois ou quatre ans, dans les ruines de l'abbaye Sainte-Marie jusqu'en 1988. Occasionnellement, une représentation nocturne a dû être annulée, mais le public avait l'habitude de s'arranger avec les conditions climatiques, se munissant de parapluies, couvertures, thermos de thé et accepter les caprices de l'été anglais sans protester.
 
Les techniciens étaient habitués à porter des impers ou mettre des lotions solaires et les acteurs, qui jouaient le rôle du Christ, aimaient ou détestaient l'expérience de rester pendant des heures, soumis à la météo capricieuse du Yorkshire, de plus en plus glaciale au coucher du soleil et aux cris perçants des paons alentour.
 
Les circonstances changèrent en 1992 lorsque le Conseil de York décida de déplacer la production à l'intérieur de la ville dans le Theatre Royal, après avoir abandonné l'idée de mettre en scène le cycle sous la forme de pièces-promenade dans les jardins botaniques du Yorkshire Museum.
 
La nouvelle et audacieuse production dirigée par Ian Forrest, était très différente de tout ce qui avait été vu auparavant.
 
Transposée à l'époque contemporaine, Robson Green incarnait un Jésus Christ en costume moderne. Robson était le seul acteur professionnel de toute la distribution - il était alors connu pour son rôle de Jimmy dans la série Casualty.
 
Cette transformation radicale engendra une polémique et des opinions controversées. Certains applaudirent le parti pris moderne et le concept mécaniste de la mise en scène et de la musique. D'autres estimèrent que les pièces avaient perdu en poésie et romantisme.
 
Le débat continua de faire rage en 1996 lors de la deuxième production au même endroit, réalisée par John Doyle avec une distribution entièrement d'amateurs - dont l'avocat local Rory Mulvihill dans le rôle de Jésus - ainsi qu'un script adapté par Liz Lochhead.
 
Pour l'an 2000, l'intérêt du Doyen d'York, Raymond Furnell, conduisit à la production la plus ambitieuse et la plus chère jamais réalisée, The York Millennium Mystery Plays, dans la Cathédrale de York. Pour 2012, les représentations ont repris dans les Jardins du Musée de York, avec plus de 1000 bénévoles, des professionnels du théâtre et 500 acteurs amateurs.
 
Ce partenariat demeure le principe essentiel des représentations. Un producteur communautaire est nommé pour établir des liens avec les associations locales et s'assurer qu'un maximum de gens de York et alentour, sont impliqués dans la production. De nombreuses opportunités sont ainsi offertes de participer à la fois sur scène et dans les coulisses.
 
Beaucoup d'acteurs célèbres ont incarné le Christ au cours des années, parmi lesquels on peut citer Joseph O'Connor en 1951 et 1954; Brian Spink en 1957; suivi de Tom Criddle en 1960 et Alan Dobie en 1963. En 1966, on a demandé à E. Martin Browne de mettre en scène et à John Westbrook de jouer le Christ, mais en 1969 la York Corporation trouva un autre metteur en scène de la région - Edward Taylor - qui décida de ne pas faire appel à un seul acteur professionnel mais plutôt d'avoir trois acteurs de York pour jouer en rotation les rôles du Christ, Dieu et Judas : John White, Peter Blanchard et Gerald Lomas.
 
Un petit nombre d'acteurs de grande envergure se sont joints à la vaste distribution d'artistes de la communauté de York, de tous âges et de tous milieux sociaux. Parmi ces visages célèbres, on a pu voir Dame Judi Dench qui fut la Vierge Marie en 1957, Christopher Timothy en 1980, Ray Stevenson et Robson Green qui incarna Jésus en 1992.
Article: University of York, Crapevine, Septembre 1992Article: University of York, Crapevine, Septembre 1992
'The Crucifixion' : La Crucifixion du Christ (Robson) sur la croix entouré par la foule :
La Crucifixion
'The Temptation' : Jésus (Robson Green) tenté par Lucifer (Jonathan Mellor), Théâtre Royal, 1992 :
'The Last Supper' : La Dernière Cène lorsque Jésus célèbre la Pâques avec ses Apôtres. Assis autour de la table, Jésus (Robson) et à sa droite Pierre (Chris Cade) :
Robson à droiteLa Dernière CèneJésus tenté par Lucifer
YORK MYSTERY PLAYS
ILLUMINATION : FROM DARKNESS INTO LIGHT
Royal Theatre
York, Yorkshire du Nord
Année: 1992
Rôle (Robson): Jésus Christ
Auteur: Liz Lochhead
Metteur en scène: Ian Forrest
Régisseur: Charlie Dickinson
Régisseur de plateau: Paul Veysey
Scénographe: Martin Johns
Concepteur lumière: Chris Ellis
Chorégraphe et directrice du mouvement: Lorelei Lynn
Compositeur et directeur musical: John Jansson
York Mystery Plays sur Wikipedia,
York Mystery Plays site officiel
York Mystery Plays 
History of York - The Mystery Plays
The Plays Move On - mention de Robson en 1992
 1992 York Cycle of Mystery Plays programm
York Theatre Royal
Robson Green ... Jésus Christ
Roger Farrington ... Dieu le Père
Jonathan Mellor ... Lucifer, Belzébuth
Kate Thomson... Marie, la Vierge, Marie, la Mère
Andy Love ... Judas
 
Robson est le seul acteur professionnel de la distribution parmi plus de 130 autres acteurs amateurs ou figurants.