"I think it's an important groundbreaking piece because it deals with things that are not spoken about. And it's written by a woman."
Robson Green et Saira Todd interprètent un couple marié, Michael et Stéphanie, dans ce drame puissant et émotionnel d'une heure, pour BBC Daytime. Sous un angle original, l'histoire explore les racines complexes et malsaines de la violence conjugale, la lutte pour survivre dans un climat de peur, et la force de l'amour. Le film traite également des questions de pouvoir, de frustration et de jalousie au cœur d'une famille en apparence normale.
 
La première scène s'ouvre quand Jamie assiste à une altercation violente entre ses parents et voit son père frapper sa mère. Terrorisé, l'enfant est persuadé que son père est un homme brutal et impulsif.
 
Michael est docker aux chantiers navals des quais de Newcastle. C'est un homme rude, sans éducation, qui travaille dur dans un monde difficile. Il est secrètement hanté par une enfance trahie et marqué par un passé tourmenté. Michael aime son épouse, sa maison, il adore son fils, sans pourtant avoir les gestes ni les mots pour le lui dire.
 
Lorsque la violence éclate, toute la famille lutte pour l'arrêter avant que leur monde ne s'effondre. L'histoire retrace les 48 prochaines heures à travers les yeux de l'enfant et les images du passé. Nous sommes témoins de la longue descente dans l'enfer de la violence qui détruit le couple, tout en découvrant une réalité bien plus compliquée, et au final, qui en est la véritable victime.
 
Michael ne supporte pas plus longtemps cette situation et redoute ses propres réactions. Il prend la fuite avec Jamie et part à la dérive en voiture, sans plan réel, ni point de chute. Il finit par retourner à contre cœur dans la maison de sa mère, maintenant veuve, qui accepte de les héberger.
 
Dans cet univers peuplé de souvenirs, Michael se revoit enfant. Il revit la scène décisive, ancrée à jamais dans sa mémoire, qui continue à hanter son existence. L'épisode, où il a compris l'infidélité et la trahison de sa mère, et supporté l'arrivée d'un homme inconnu sous leur toit brisant à jamais leur famille. À travers une succession de flashbacks, le film nous rend témoin des événements de ces jours-là, et des forces terribles du passé qui ont façonné Michael, adulte.
 
De son côté, Stéphanie semble voir se répéter la propre histoire douloureuse de son enfance. Elle tente de se convaincre que tout ira bien, malgré les conséquences délétères de la violence sur sa famille.
 
Femme d'affaires à responsabilités, elle doit faire face à de multiples obligations pour concilier sa vie professionnelle et sa vie privée. Meurtrie dans son corps et son cœur, elle tente de faire bonne figure, sans alerter son patron exigeant et perspicace.
 
Stéphanie s'efforce désespérément de retrouver Michael et son fils, et réunit sa famille comme avant. Pourtant cette fois, la tâche s'avère difficile. Michael conduit son fils jusqu'à chez eux et lui explique qu'il ne rentrera pas. La meilleure solution pour Jamie est d'être avec sa mère. Finalement, tous les trois se retrouvent dans la maison où les tensions sont loin d'être apaisées.
 
Stéphanie implore son mari de rester, mais lui est décidé à la quitter. La violence s'exacerbe jusqu'à un paroxysme dramatique. Stéphanie frappe violement Michael à la tête qui s'effondre inconscient. La fin bouleversante révèle à la fois, la clarté de la vision de l'enfant et la force de son amour pour sauver son père qui s'enfonce dans le néant.
 

"Il n'y a rien d'extraordinaire concernant l'homme. Vous ne voyez pas pourquoi il serait impliqué dans quelque chose comme ça. C'est un homme qui travaille dur dans un chantier naval, qui aime sa femme, adore son fils et qui aime sa maison. "
 
"Beaten est incroyablement intelligent, mais très simple à raconter."
 
"Il s'agit de la façon, dont, parfois," révèle Robson, "les gens sont impliqués dans des relations incroyablement malsaines – et comment ils essayent de se convaincre que tout ira bien, alors qu'en réalité, ce n'est pas normal."
 
"Je suis vraiment excité par ce film, car lorsque nous avons développé le script, nous avons pensé que si nous obtenions les droits, il allait balayer les mentalités des gens. Cela va vraiment changer la perception de ce que nous entendons à propos des violences conjugales. "
 
C'est l'une des rares prestations pour la BBC de Robson, un homme qui n'hésite pas et aime faire avancer les choses.
 
Même si Robson reconnait que tout ce qu'il sait sur le Royaume-Uni, il l'a appris grâce à la BBC, il regrette leur façon de travailler.
 
"Tant reste à faire avec la BBC, la façon dont ils travaillent et la quantité de choses que vous avez à supporter. Ils mettent une éternité pour décider quoi faire.
 
"Je n'ai pas le temps ! Mettons-nous au travail. Allons-y ! Il y a tellement de choses dans l'enfer du développement de la BBC. "
 
"Vous devez passer par tant de départements. Tant de gens sont obsédés par le titre plutôt que par les scénarios. C'est tout simplement ridicule. "
Stéphanie gagne facilement beaucoup d'argent, quand lui multiplie les heures supplémentaires pour continuer tant bien que mal. Elle dédaigne ses besoins, ou son envie de créer une extension dans leur maison avec "je peux me permettre de nous acheter une maison plus grande".
 
Un premier argument qui pourrait expliquer le comportement de l'homme, jaloux de la réussite de sa femme et désireux de se venger.
 
Le personnage de Michael est représenté à son travail, un dur labeur où il réprime constamment son tempérament colérique. Sa violence refoulée peut s'extérioriser quand il exerce son talent de boxeur sur son punching-ball à la maison.
 
Seule une allusion est faite à "sa gentillesse et sa douceur" de la part d'une jeune collègue...
 
Quand est-il réellement ? Car Stéphanie reprend son travail dès le lendemain avec un œil au beurre noir qu'elle tente de dissimuler sous son maquillage.
 
Elle gagne la sympathie de ses collègues féminines qui manifestent leur misandrie à l'égard du sexe masculin et suscite notre compassion.
 
Nous obtenons alors d'autres indices à mesure que l'histoire progresse...
Si Michael travaille si dur et multiplie les heures supplémentaires, c'est pour acheter une bague de prix à sa femme pour leur dixième anniversaire de mariage. Stephanie l'apprend alors qu'elle lui fait une scène de jalousie, se jette sur lui et le frappe, persuadée qu'il a une liaison. C'est une telle surprise ! Elle se confond en excuses. Michael nie toute l'affaire, mais est-elle prête à le croire ?
 
Ce n'est pas la première fois que Stephanie se montre violente et menaçante, et le frappe. Des flashbacks révèlent l'autre réalité, tout d'abord vue par le jeune garçon qui aperçoit son père dans la salle de bains. Son dos et ses jambes sont couverts d'ecchymoses.
 
On assiste alors à la scène entière. Elle le frappe violemment dans la cuisine et lui coupe le souffle avec un ustensile, le blesse avec un couteau et le roue de coups. On réalise alors que la scène du début, était la première et la seule fois où Michael, à bout de nerfs, s'est vengé.
 
On découvre le passé violent de Michael, qu'il a toujours tenu secret. Michael aime toujours sa femme, mais décide de divorcer. Il est submergé par la culpabilité d'avoir perdu le contrôle en la frappant et craint de recommencer. Mais elle le confronte à un dilemme. Aucun tribunal ne lui accordera le droit de visite à son fils à cause de ses antécedents et ses condamnations pour violence et coups et blessures.
 
À plusieurs reprises, Michael, ancien boxeur, défoule sa violence contre un punching-ball, mais reste un homme impulsif. Il frappe un collègue grossier envers son amie au chantier naval.
 
Stéphanie obtiendra la garde de son fils qu'il ne reverra jamais. Michael tente de se contenir et s'éloigne. Sa femme attrape alors une poêle en fonte et le frappe à la tête. Il s'écroule dans une mare de sang. Alerté par les cris, Jamie tente de faire revenir son père à la vie grâce à toute la force de son amour... et Michael de revenir grâce à l'amour qu'il porte à son fils.
 
Le drame dépeint une situation très rarement abordée et qui peut parfois choquer. Rare sont les films qui traitent de la violence conjugale féminine, qui est pourtant une réalité, en la représentant de façon originale et bien dessinée, avec un réalisme intense et courageux. Nous ne sommes jamais les témoins directs et le doute persiste jusqu'à la révélation finale.
Michael et Stéphanie tentent de donner l'image d'un couple uni à leur jeune garçon, mais en réalité ils sont pris au piège de la violence conjugale. Assailli par le spectre de sa propre enfance, Michael lutte désespérement pour l'amour de son fils. Stéphanie jongle avec les exigences de son travail et la peur frénétique d'être quittée. Des apparences trompeuses, des réactions émotionnelles exacerbées entraîneront un drame inéluctable.
 
La BBC a donc décidé de le rediffuser le soir en prime-time afin d'élargir l'audience et permettre de le voir ou revoir facilement. Ainsi, 2,8 millions de téléspectateurs l'ont regardé le mercredi 25 Mai 2005 à 21h00, mais c'était également soir de finale de la Ligue des Champions !
 
Robson Green était conscient que son changement d'image pouvait choquer ses fans puisqu'il apparaît (au début) comme un homme violent qui bat sa femme. Il déclara en Février 2005: "Je viens de terminer un film intitulé Beaten, qui parle d'une relation violente que l'on découvre à travers les yeux d'un jeune garçon. C'est certainement le film le plus controversé  que j'ai fait."
 
"Je pense que c'est une pièce très importante et novatrice car elle traite de choses dont on ne parle pas. Et c'est écrit par une femme. "
 
"Michael est un ex-boxeur, docker à Newcastle, qui semble se servir de sa femme comme d'un punching-ball. Apparemment je suis violent, le visage de ma femme est tuméfié – et on croit que je la frappe. "
 
Robson explique comment le drame dépeint une situation compliquée derrière les apparences. "Leur fils est témoin de cette scène, alors il croit que son père brutalise sa mère Nous commençons alors à révéler peu à peu la raison particulière qui explique cet acte. Vous vous mettez du côté de la femme - puis, j'espère que vos convictions changent tout à coup."
 
" Ensuite à la fin vous ne prenez le parti de personne, mais éprouvez de l'empathie avec le garçon, qui se trouve véritablement en bout de chaîne de ce malentendu mental."
Robson Green est un acteur de premier plan qui nous surprend à chacun de ses rôles. C'est toujours un plaisir de le voir à l'œuvre dans des registres les plus variés, du romantique et amoureux jeune chirurgien de Reckless, à l'anticonformiste et intense psychologue Tony Hill.
 
Son travail est toujours excellent, non seulement pour l'interprétation, mais aussi pour la perspicacité et la pertinence des scénarios. Une fois encore c'est le cas avec Beaten.
 
Robson Green et Saira Todd forment un couple marié vivant avec le spectre de la violence domestique. Le film souvent hallucinatoire, surprend par son montage rythmé et entrecoupé, parfois saccadé, où s'enchevêtrent flashbacks et va-et-vient entre personnages.
 
Un laps de temps d'adaptation est nécessaire pour apprécier le sujet et les nombreux thèmes soulevés. Il explore aussi la dichotomie entre la perception et les attentes, subjectives et multiples.
 
Dès le départ le scénario original nous prend à revers. À travers les yeux du jeune garçon, Jamie, on est témoin d'une scène où son père, Michael, frappe sa femme, Stephanie, et l'assomme dans la cuisine.
 
Michael quitte la maison en enlevant de force son fils avec lui, l'enfant paraît apeuré presque terrorisé par son père. À priori cela semble clair, il s'agit de violence conjugale, de la brutalité d'un homme envers son épouse.
 
Les apparences se révèleront peu à peu trompeuses et plus compliquées au fil de l'histoire.
 
Robson Green côtoye, comme souvent également, un personnage féminin extrêmement fort. Lui est un docker qui travaille durement sur un chantier naval s'occupant de travaux médiocres pour une maigre rémunération, alors qu'elle, est une femme d'affaire moderne, accomplie dans son travail, qui occupe un poste à responsabilités dans une grande société.
Quelques commentaires parus dans la presse à la sortie du film en 2005 :
 

"...as rich a piece of TV drama as you'll see all month". "Director Jon East filmed it with a filmic stylishness. Well paced and well acted, it demands your attention."
Sunday Telegraph: Programme of the day
 
"A cut above the usual". "Well constructed, well acted, thoughtful drama, entertaining too. We have to acknowledge that Robson Green is now a star."
Daily Mail: headline review, "Getting your Greens"
 
"A complex, moving one off drama. Powerful."
The Observer: screengrabs
 
"A tough drama... soon there will no more jokes to be made about the dismal state of daytime television".
The Times (Saturday): TV Choice
 
"a surprisingly clever drama."
 
The Telegraph (Saturday): Pick of the day
 
"...depth & complexity keep the momentum going... good performances"
Radio Times: Choice
 
"Jon East's tautly directed film handled its delayed revelation with considerable skill and economy."
The Independent: headline review, "Near-death in the afternoon"
 
"Brave and unusual." "A deft and powerful piece of work."
The Daily Telegraph: headline review, "Darkness in the daytime"
 
"A compelling drama that tackled the causes and effects of domestic violence without ever making you feel you were being battered over the head with a message. Cleverly constructed and beautifully acted. It was a minor masterpiece."
Daily Express: headline review, "Drama won't be Beaten"
C'est en Septembre 2004, qu'Alison Sharman, directrice de BBC Daytime, commanda à la société de Robson Green la production d'un drame exceptionnel d'une heure, prévu pour l'année suivante, et le mettant lui-même en vedette.
 
Beaten fut ainsi la première commission de la BBC à Coastal, créée 8 ans auparavant. En 2003, Robson avait joué dans Venus and Mars dans le cadre de Afternoon Plays, l'une des séries à succès de BBC Daytime.
 
Robson Green déclara: "Cette commande d'Alison Sharman constitue une nouvelle fantastique pour Coastal et c'est génial de travailler avec la BBC à nouveau.
 
Beaten soulèvera de nombreuses questions importantes et je suis vraiment excité à l'idée de travailler avec Jon East et Alison Hume."
 
Alison Sharman, quant à elle, dit: "Beaten un drame puissant et stimulant qui provoquera les réflexions du public et nous sommes ravis de collaborer à nouveau avec Robson."
 
Jon East, réalisateur et producteur exécutif pour Coastal / BBC1, parle de son film : "le drame met en vedette Robson Green et Saira Todd, un couple marié qui vit avec le spectre de la violence domestique.
 
Souvent hallucinatoire, il explore aussi les questions de perception et d'espérance par le biais de multiples flashbacks et souvenirs entrecoupés. "
 
Le film a été nominé aux Royal Television Society (RTS) Awards pour Coastal/BBC1.
 
La première diffusion du film au Royaume-Uni était prévue dans le créneau de l'après-midi, pour lequel il a été commandé par BBC Daytime.
 
Beaten fut diffusé sur BBC One le lundi 14 Mars 2005 à 14h05 et visionnée par 2,2 millions de téléspectateurs, soit 36% de l'audience, ce qui en fait le leader de son créneau horaire.
 
La dramatique a été très bien reçue et a suscité une forte réaction du public ainsi que des critiques élogieuses.
Genre: Drame
Pays d’origine: Royaume-Uni
Durée: 60 minutes
Chaîne d’origine: BBC1
Diffusion d’origine: 14 Mars 2005
Scénariste: Alison Hume
Réalisateur: Jon East
Producteur: Rob Glassborow
Poducteurs excécutifs: Sandra Jobling, Jon East
Société de production: Coastal Productions
Newcastle-upon-Tyne, Tyne & Wear.
 
À l'instar des films produits par Coastal Productions, Beaten se déroule dans le Nord-Est de l'Angleterre. Le tournage a débuté à Newcastle le 12 Janvier 2005 et le drame d'une heure, a demandé approximativement 11 jours de tournage.
Robson Green ... Michael Warren
Saira Todd ... Stephanie Warren
Corey J. Smith ... Jamie Warren
Judith Barker ... Nancy Warren
Helen Kirkby ... Carol
Glyn Grain ... Peter
Amy Searles ... Lisa
Craig Rogan ... Blackie
Roger Morlidge ... Fred
Ken Bradshaw ... Col
Henry Miller ... Buzz
Beaten sur Coastal Productions
Beaten sur IMDb
BBC Drama: Beaten
Beaten BBC Press Office
BEATEN vidéos de Jon East sur Vimeo
Sur le site : INTERVIEWS DE ROBSON GREEN